Journée mondiale de lutte contre le sida : toujours trop de diagnostic tardif !

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Wereldaidsdag
Tous les ans, la date du 1er décembre marque la Journée mondiale de lutte contre le sida. Cette année, un appel à la solidarité mondiale et à une responsabilité partagée a été lancé, pour le maintien des services essentiels contre le VIH en parallèle avec la riposte urgente à la COVID-19.

La lutte contre le VIH est loin d’être terminée. En 2019, plus de 136 000 personnes ont été diagnostiquées positives dans le monde, dont environ 20 % dans l’Union européenne (UE) et l’Espace économique européen (EEE) et 80 % de ceux-ci dans la partie orientale de la région européenne.

Ces chiffres, publiés jeudi 26 novembre par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mettent en lumière une autre donnée inquiétante : l’augmentation du nombres de personnes porteuses du VIH et qui ne sont pas diagnostiquées.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Centre européen de prévention (ECDC), plus d’un diagnostic du VIH sur deux (53 %) survient à un stade tardif de l’infection, quand le système immunitaire est déjà affaibli. Cela signifie que les politiques de dépistages mises en place dans les différents pays de l’UE ne sont pas efficaces pour dépister la maladie à un stade précoce.

D’après les chiffres de l’étude, la dernière décennie a vu diminuer de moitié le nombre de personnes diagnostiquées avec le sida, le stade final d’une infection au VIH non traitée. Cependant, dans l'UE/EEE, 74 % des 2 772 diagnostics de sida en 2019 ont été faits dans les trois mois après le diagnostic initial du VIH. Cela montre qu'il existe un problème important de diagnostic tardif de l'infection par le VIH. Or, un diagnostic tardif contribue à la transmission continue du VIH.

« Malgré l’accent mis sur la COVID-19 à l’heure actuelle, nous ne devons pas perdre de vue les autres problématiques de santé publique comme le VIH », souligne le docteur Andrea Ammon, directrice de l’ECDC. « Il est urgent de donner la priorité à un diagnostic plus rapide du VIH. Nous ne pouvons atteindre la cible des Objectifs de développement durable s’il faut en moyenne trois ans après l’infection par le virus pour que les gens apprennent qu’ils sont séropositifs – trois ans pendant lesquels ils n’ont pas accès à un traitement salvateur et peuvent transmettre le VIH sans le savoir. Si nous voulons réduire la part élevée des cas diagnostiqués tardivement, il est capital de diversifier nos stratégies de dépistage du VIH comme le recommande l’ECDC. »

Un diagnostic trop tardif chez les plus de 50 ans

Les données de surveillance du VIH/sida pour 2019 montrent aussi que la proportion de personnes diagnostiquées tardivement augmente avec l'âge. Ainsi, dans l’ensemble de la région européenne, 67 % des personnes âgées de 50 ans et plus ont été diagnostiquées tardivement au cours de leur infection par le VIH. En 2019, un nouveau diagnostic de VIH sur cinq a été posé chez une personne de plus de 50 ans.

En Belgique

En 2019, 923 nouveaux diagnostics de VIH ont été réalisés en Belgique. Ce qui correspond à 2,5 nouveaux diagnostics par jour selon les chiffres publiés par Sciensano. Après une diminution de 28 % du nombre de nouveaux diagnostics entre 2012 et 2018, un plateau semble avoir été atteint en 2019, avec une légère augmentation de 4 % par rapport à 2018. L’épidémie de VIH en Belgique est également de plus en plus diversifiée en termes de profils des populations touchées.

Communiquer sur la prévention, encore et toujours

Il semble important de mieux diffuser l’ensemble des outils disponibles pour se protéger contre une contamination au VIH : le préservatif et le TPE (Traitement post exposition du VIH) en cas d’accident, ou la PrEP (Prophylaxie pré exposition au VIH) - en continu ou à la demande - en fonction des pratiques et des partenaires du moment.
Pour les personnes vivant avec le VIH sous traitement et avec une charge virale indétectable depuis plus de six mois, le TasP (traitement comme prévention) leur permet de ne pas transmettre le VIH à leurs partenaires.

Ref :

www.euro.who.int

www.preventionsida.org