Mésusage de la prégabaline
Deux enquêtes transversales par questionnaire menées auprès des services social-santé et des médecins généralistes (MG) visaient à identifier l’étendue du mésusage et le profil des usagers de la prégabaline. Le mésusage de prégabaline a été rapporté par 79,6 % des services (N= 59) et dans 49,6 % des pratiques de MG (N=224) interrogés. Dans un tiers des services (30,5 %), il concernait une importante voire une majorité des bénéficiaires, contre 2,6 % chez les MG. La région de Bruxelles était plus impactée que la Wallonie. En termes de profil, les (més)usagers étaient majoritairement des hommes, relativement jeunes, issus de populations marginalisées (surtout migrants primo-arrivants). Le mésusage ne semblait toutefois pas limité à cette population. Une proportion de personnes avec des douleurs chroniques semblait également en faire un usage extra-thérapeutique en MG, où la proportion de femmes était par ailleurs plus élevée. Neuf personnes sur 10 combinaient la molécule avec d’autres produits, principalement les antalgiques et les benzodiazépines.
Cette étude confirme la présence étendue d’un mésusage de prégabaline en Belgique francophone chez des publics cumulant les vulnérabilités biopsychosociales tels les migrants et les usagers de drogues marginalisés. D’autres études sont nécessaires pour mieux comprendre ce phénomène et y répondre adéquatement.
Réf : Mésusage de prégabaline en Belgique Francophone Richelle L. et Hogge M- Revue médicale de Bruxelles