Prégabaline (Lyrica et génériques) : risques de mésusage, d’abus et de dépendance

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Depuis plusieurs années, les autorités de santé de pays européens constatent une augmentation inquiétante du nombre d’abus de prégabaline. L’AFMPS en rappelle les risques de mésusage, d'abus, et de dépendance.

Depuis plusieurs années, les autorités de santé de pays européens constatent une augmentation inquiétante du nombre d’abus de prégabaline(link is external) (40 % de patients en plus depuis 2016). Ces abus ont surtout été décrits dans deux situations :
•    un mésusage (dose > 600 mg) de la prégabaline par des patients qui l’utilisent pour certaines indications thérapeutiques (par exemple les troubles anxieux, ou les douleurs somatiques) ;
•    dans le cadre de (poly)-consommations de substances psychoactives où les propriétés anxiolytiques, désinhibantes et euphorisantes de la prégabaline sont recherchées. 
L’usage abusif de la prégabaline peut entraîner une dépendance, mais également divers effets indésirables tels qu’une augmentation du risque suicidaire ou des comportements agressifs. Certains facteurs favorisant le risque d’abus ont été identifiés et sont, entre autres : le genre masculin, un âge entre 18 et 45 ans, la présence de pathologies chroniques, d’antécédents d’addiction, de comorbidités psychiatriques, le cumul de prescripteurs et un faible revenu. 


Pour toute prescription (et/ou délivrance) de prégabaline, il convient :
•    de pratiquer une anamnèse médico-psychosociale du patient afin d’identifier les patients présentant des risques accrus de mésusage, d’abus et de dépendance (un éventuel cumul des vulnérabilités doit être considéré avec attention) ;

•    de ne pas prescrire une dose supérieure à 600 mg/jour et de ne pas prescrire trop rapidement de grandes quantités ;

•    chez les patients déjà traités par la prégabaline, d’être attentif aux signes de mésusage, d’abus, du développement d‘une tolérance avec augmentation de la dose décidée par les patients, de dépendance et de comportements encourageant la prescription/la délivrance de prégabaline ;

•    d’être particulièrement attentif à la consommation d’autres substances psychoactives (risque de potentialisation des effets, mais également majoration du risque de dépression respiratoire) ;
    
•    de considérer une réduction de la posologie pour tous les patients chez qui l’élimination de la prégabaline (principalement rénale) est réduite (insuffisance rénale, âge avancé) ou pour les patients souffrant de pathologies telles que le diabète, une affection respiratoire ou un problème cardiaque.

 

Si une interruption du traitement par la prégabaline s’avère nécessaire, il convient de ne pas sous-estimer le risque de symptômes liés au sevrage. Il est recommandé de pratiquer un arrêt progressif, sur une période d’une semaine minimum, et ceci quelle qu’était l’indication de la prégabaline.  

 

Face un mésusage, abus ou dépendance à la prégabaline, ou de comportements encourageant la prescription ou la délivrance de prégabaline, il est indispensable de notifier ces cas à l’AFMPS.
 

 

Réf : Flash VIG-news