Les études axées sur les effets potentiels des oméga 3 sur la dépression se suivent mais ne se ressemblent pas, aboutissant à des conclusions disparates. Une nouvelle méta-analyse de 67 essais randomisés contrôlés, allant de quelques semaines à plus de 6 mois de supplémentation en EPA et/ou DHA (+ de l’ALA dans certaines études) vient d’être publiée dans le British Journal of Nutrition. Elle a inclus des essais réalisés à la fois chez des sujets non ciblés (population générale) et chez des sujets souffrant de dépression, et avoir étudié séparément les effets des omégas 3 sur le risque de dépression, la sévérité de celle-ci et la probabilité de rémission.

La supplémentation en oméga 3 ne réduirait pas le risque de dépression dans la population générale (d’après la méta-analyse de 14 essais cliniques ayant inclus près de 33 000 sujets). En revanche, elle permettrait de diminuer les symptômes dépressifs (d’après 53 essais contrôlés randomisés rassemblant plus de 10 000 individus), et ce de façon plus marquée chez les sujets souffrant de dépression. Le niveau de preuve associé à cette conclusion est jugée modéré. Les effets les plus marqués seraient observés pour des apports quotidiens de l’ordre de 1 à 1,5 g. Enfin, la supplémentation en oméga 3 pourrait améliorer les chances de rémission, mais le niveau de preuve associé à cet effet est jugé faible.

Si l’existence de mécanismes plausibles appuie ces conclusions (rôle des oméga 3 dans la fluidité des membranes neuronales, dans la régulation de l’inflammation…), les chercheurs n’excluent pas qu’une partie des effets observés puisse découler d’un effet placebo.

Réf : Norouziasl R, Zeraattalab-Motlagh S, Jayedi A, Shab-Bidar S. Efficacy and safety of n-3 fatty acids supplementation on depression: a systematic review and dose-response meta-analysis of randomised controlled trials. Br J Nutr. 2023 Sep 20:1-14. doi: 10.1017/S0007114523002052.