Vitiligo: nieuwe behandelingen om repigmentatie te stimuleren

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Le vitiligo est une dépigmentation acquise qui touche la peau et les poils. Sa physiopathologie est aujourd’hui mieux connue et de nouvelles options thérapeutiques ouvrent aujourd’hui des perspectives de repigmentation encourageantes.

Le vitiligo est une pathologie d'origine auto-immune dysimmunitaire caractérisée par la perte des mélanocytes qui sont détruits à tort par l'organisme.

Dans les vitiligos non actifs, le traitement pour induire la prolifération des mélanocytes est aujourd’hui bien codifié et repose sur l’association d’un traitement topique et d’une photothérapie ou des UVB. En première intention les dermocorticoïdes topiques ou le tacrolimus en crème permettent une repigmentation complète, ou quasi complète, du visage pour 70 à 80 % des patients, ils donnent de très bons résultats sur le corps dans 50 % des cas, mais ils sont peu concluants sur les mains et les pieds (20 à 30 %).  « Le traitement est long, entre 6 et 24 mois et au moins 6 mois avant de juger de son efficacité, prévient le dermatologue. Le résultat est optimisé en été par une exposition solaire régulière (3 ou 4 fois par semaine) sans crème solaire jusqu’à ce que la peau blanche devienne bien rose. En hiver on peut avoir recours à une puvathérapie ou aux UVB dans les cabines du dermatologue, alors que les UV des cabines des esthéticiennes sont de type A, inutiles pour repigmenter. Il existe des lampes UVB à spectre étroit permettant une photothérapie à domicile. » explique le Pr Thierry Passeron, du CHU de Nice. Quand le vitiligo est actif et s'étend rapidement le traitement est urgent pour bloquer son évolutivité. Il fait appel à des petites doses de corticoïdes par voie orale associées à une photothérapie UVB spectre étroit pendant 3 à 6 mois. Chez le petit enfant les mini pulses de cortisone se font seuls sans photothérapie. Les traitements chirurgicaux sont utiles pour les vitiligos localisés et stables et pour les formes segmentaires.

 

L’espoir de nouveaux traitements

De nouveaux traitements sont aujourd'hui en développement. Parmi eux, le ruxolitimib en crème, médicament ciblé de la famille des antiJak. Cet inhibiteur de kinase a obtenu une AMM aux États-Unis en juillet 2022. Il a montré chez des adultes et des enfants de plus de 12 ans une bonne efficacité sur le visage et le corps et une bonne tolérance ; en revanche il est décevant sur les lésions situées sur les mains et les pieds. « Dès qu'il sera autorisé en Europe, il devrait devenir le traitement de première ligne, au mieux associé aux UVB, en particulier pour les formes les moins étendues. D'autres essais sont en cours d'étude avec d'autres anti-JAK par voie orale pour les formes très actives ou étendues Ils pourraient avoir un intérêt pour prévenir les récidives », espère le Pr Passeron.

 

D'après une conférence de presse du Pr Thierry Passeron, du CHU de Nice, dans le cadre des Journées dermatologiques de Paris 2022.