Ensemble, prévenons la résistance aux antimicrobiens (RAM)

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Le thème de la Semaine mondiale 2023 de sensibilisation à la résistance aux antibiotiques restera « Ensemble, prévenons la résistance aux antimicrobiens », comme en 2022. La RAM est une menace pour les humains, les animaux, les végétaux ainsi que pour l’environnement. Elle nous concerne tous. C’est pourquoi le thème de cette année appelle à la collaboration entre les secteurs afin de préserver l’efficacité de ces médicaments essentiels. La lutte contre la RAM est une démarche véritablement mondiale, qui doit être abordée dans le cadre de l’approche « Une seule santé ».
La Semaine mondiale de sensibilisation se tient chaque année du 18 au 24 novembre

Comparée aux pays limitrophes, la consommation d’antibiotiques en Belgique reste élevée. Nous nous situons en 10e place du classement à l’échelle européenne, mais nous dépassons encore la moyenne européenne de 15 DDD par 1 000 personnes par jour. Aux Pays-Bas, elle atteint environ la moitié de celle de la Belgique. La consommation et la dissémination des antibiotiques, et donc des bactéries résistantes, se réalisent dans trois secteurs principaux : les élevages, l’environnement et en santé humaine. Ces constats montrent l’importance de l’approche globale « Une seule santé » (One Health) promulguée par l’Organisation mondiale de la santé dans son plan d’action contre la résistance aux antibiotiques.

 

L’origine du mal

La principale cause de l’accélération de l’antibiorésistance est la surconsommation des antibiotiques principalement en médecine générale, qui comprend un usage inadapté de ces médicaments (notamment dans le cas d’infections virales). Parallèlement, l’usage d’antibiotiques est resté stable dans les hôpitaux et a diminué en santé animale, avec pour conséquence une baisse de la prévalence des résistances chez les animaux d’élevage. À ce jour, même si des succès ont été observés (par exemple, diminution de la prévalence des pneumocoques de sensibilité diminuée à la pénicilline et de S. aureus résistant à la méticilline), l’inquiétude se concentre sur l’augmentation de la résistance des bacilles à Gram négatif responsables de nombreuses infections en santé humaine telles que des infections urinaires ou digestives. La résistance aux antibiotiques entraîne des difficultés de traitement pour des infections autrefois sans gravité et peut mener parfois à des situations d’impasse thérapeutique (absence d’antibiotiques actifs). La situation pourrait s’aggraver à l’avenir en cas d’accélération de l’émergence de résistances ayant pour conséquence l’utilisation de molécules à spectre large, générant elles-mêmes plus de résistances (cercle vicieux) et en l’absence d’un développement suffisant de nouveaux antibiotiques.

Comment lutter contre la résistance aux antibiotiques ?

La maîtrise de la résistance aux antibiotiques passe par : une meilleure utilisation des antibiotiques pour réduire la pression de sélection, et par une approche préventive qui passe par l'adoption des mesures barrières pour limiter la transmission d'infections bactériennes et la vaccination.

De même développer des tests de diagnostic rapide, reporter la prescription d’antibiotiques (délivrance différée) et organiser des campagnes de sensibilisation dans les médias – éloignerait la menace.