La lutte contre la tuberculose toujours d’actualité

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Malgré les traitements et la vaccination, la lutte contre la tuberculose en Europe est loin d’être gagnée. Après deux décennies de recul ininterrompu, le nombre de morts dues à la tuberculose remonte légèrement en Europe.

 C'est une première depuis 20 ans. Le nombre de décès liés à la tuberculose a de nouveau augmenté en Europe. En 2021, la maladie pulmonaire a tué 27 300 Européens, contre 27 000 l'année précédente, selon les dernières données communiquées par l'OMS. La Russie (4 900 décès) et l'Ukraine (3 600 décès) sont les deux pays les plus touchés. En tout, 230 000 cas de tuberculose ont été recensés en 2021 dans les 53 pays de la zone OMS Europe, qui couvre aussi l'Asie centrale. Si l'on ne prend en compte que les 29 pays de l'Union européenne, plus de 33 000 cas ont été rapportés en 2021, soit 8,4 cas pour 100 000 habitants selon les chiffres du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Selon l'OMS, cette recrudescence du nombre de décès s'explique par un relâchement des diagnostics pendant les confinements liés au Covid-19 mais aussi par la diffusion d'une tuberculose résistante à un antibiotique indiqué contre la maladie. La prévalence de la tuberculose résistante aux médicaments a en effet largement progressé, avec un cas sur trois de tuberculose résistante à la Rifampicine en 2021.

Hausse de 5 % en Belgique

Le nombre de cas de tuberculose en Belgique a augmenté de 5 % en un an. L’incidence antérieure à la pandémie n’a pas encore été atteinte. Ces données doivent néanmoins être interprétées avec prudence. Elles traduisent peut-être l’accès limité au diagnostic de la tuberculose en raison notamment de l’interruption des soins.

800 à 900 personnes sont diagnostiquées chaque année. Un cas sur trois réside dans la capitale, et 20 % de ces patients sont sans abri. Pour ces derniers, il est particulièrement difficile de suivre leur traitement jusqu’au bout en raison de leurs conditions de vie difficiles

« La Belgique bénéficie d’un solide système de dépistage de la tuberculose et d’enrôlement thérapeutique des patients. Les conflits armés, la migration (forcée) et les crises économiques ne sont toutefois jamais de bon augure pour la lutte contre la tuberculose. L’histoire nous montre que les crises perturbent les systèmes de soins et que la précarité favorise les contaminations de tuberculose. Les personnes en situation précaire luttant pour leur survie constituent le principal groupe à risque ; avec la hausse de la pauvreté, nous avons besoin de plus de moyens pour dépister plus de patients ! » note le Dr Vinciane Sizaire, Directrice Fonds des Affectations Respiratoires – FARES