La saison des pollens de bouleau arrive

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Après une saison intense en pollens d’aulne et de noisetier, le réseau national de surveillance aérobiologique AirAllergy de Sciensano annonce le début imminent de la saison pollinique des bouleaux. Grâce au nouveau modèle de prévision mis au point par l’IRM en collaboration avec Sciensano, il est désormais possible d’anticiper le risque d’allergie aux pollens de bouleau et de graminées

Les bouleaux sont considérés comme les plus allergisants en Belgique, notamment car ils produisent d’énormes quantités de pollen. La similarité des allergènes de noisetier, aulne et bouleau, tous les trois de la même famille des bétulacées, est connue. Ceci explique pourquoi certaines personnes allergiques à l’un de ces arbres peut souffrir de symptômes lorsque les deux autres sont en fleurs.

“Le problème est que ces réactions allergiques croisées prolongent la durée totale des symptômes. Cette année, la saison des noisetiers et des aulnes a été intense et relativement longue, au point qu’il n’y aura que très peu de temps entre la fin de la saison de ces arbres et le début de la saison du bouleau qui est imminente. Au final, les allergiques auront eu très peu de répit.”, explique Nicolas Bruffaerts, collaborateur scientifique du service Mycologie et Aérobiologie de Sciensano.

Cette augmentation de la durée des saisons est notamment associée au changement climatique. Sur les dernières décennies, les arbres allergisants comme l’aulne, le noisetier et le bouleau produisent progressivement de plus en plus de pollen. Leur saison démarre aussi de plus en plus tôt, sans pour autant se terminer plus tôt, ce qui implique une augmentation de la durée d’exposition aux pollens.

 

Un nouveau modèle de prévision

L'Institut Royal Météorologique (IRM) lance, en collaboration avec Sciensano, un modèle de prévision du risque d’allergie au pollen de bouleau sur son site web et son application mobile. Les cartes de prévisions et l’explication du modèle sont aussi disponibles sur le site web AirAllergy, conjointement aux concentrations polliniques mesurées par le réseau belge de surveillance aérobiologique.

Prévoir la quantité de pollen dans l’air est un exercice complexe. Cette prévision combine les prévisions météorologiques et les processus biologiques des bouleaux. Lorsque les températures sont suffisamment élevées, le vent peut détacher le pollen et le transporter sur de plus grandes distances, loin de sa source. Selon ce nouveau modèle, l’IRM prévoit en cette fin de semaine que du pollen émis depuis la France puisse voyager dans l’air jusqu’en Belgique.

“Jusqu’à présent, le réseau AirAllergy de Sciensano ne mesure aucune quantité notable de pollen de bouleau dans l’air en Belgique. Ici, leurs inflorescences ont besoin encore d’un peu de temps sous de bonnes conditions météorologiques pour arriver à maturité. Mais les personnes allergiques doivent se méfier car, selon l’IRM, ces nuages de pollen importés de France pourraient augmenter le risque d’apparition des symptômes. Et dès que les bouleaux en Belgique se mettront aussi à fleurir en masse, nous devrions typiquement observer une explosion des concentrations.”, poursuit Nicolas Bruffaerts.